Republication de notre test import du 22 juin 2018

Persona 3 Dancing et Persona 5 Dancing débarquent le 4 décembre dans l'Hexagone sur PS4, mais aussi sur Vita, et avec un changement de nom. Après nos deux tests import, nous y avons rejoué sur PS4, histoire de voir si l'Europe est aussi bien servie que le Japon.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que niveau habillage, sur PS4, les choses ne sont pas faites à moitié. Noël approche à grands pas et c'est le moment qu'a choisi Koch Media, l'éditeur des productions Atlus, pour nous pondre une petite compilation bien alléchante sur le papier, nommée Persona Dancing Endless Night Collection. Pour 100€, vous aurez droit aux versions disque de Persona 3 Dancing et Persona 5 Dancing, un petit artbook, mais aussi la version digitale de Persona 4 Dancing, qui reste le jeu avec la meilleure playslist des trois.

Aussi, sachez que nous n'en sommes pas encore sûrs, mais c'est le cas au Japon, que s'il sera possible d'acheter P5D et P3D séparément, pour avoir le droit de télécharger P4D version PS4, il faudra forcément acheter la compilation. Ça fait un peu râler ! Autre nouvelle peu réjouissante pour les accros de la portable de Sony, sur Vita, pas de collector, mais un bundle contenant P3D et P5D, ainsi que quelques costumes, sera proposé pour 70 euros, en version digitale uniquement.

Mais venons en sans plus attendre aux faits. Si l'expérience de jeu reste extrêmement similaire, que ce soit avec P3D et P5D, avec un bilan honorable mais des playlists inégales - on garde une petite préférence pour P3D -, le duo nous fait l'agréable surprise de bénéficier d'une traduction Française de bonne facture, avec un vocabulaire familier et un ton adaptés à l'univers des jeux, mais aussi des doublages anglais et japonnais.

Si vous avez déjà pratiqué les versions japonaises, il faudra recommencer car les sauvegardes ne sont pas compatibles d'une région à une autre. En revanche, il sera possible de scorer deux fois les trophées puisque la version Européenne propose une ligne différente de la mouture nippone.

Enfin, sachez que le très gadget mode VR sera lui aussi de la partie, et qu'il faudra probablement s'attendre à un programme DLC sensiblement identique à ce qu'à connu le japon, avec des chansons et des costumes supplémentaire à payer avec du vrai argent. Voilà, vous savez tout, et vous voilà prêt à enflammer le dancefloor !

Jonathan Bushle


Ci-dessous une mise à jour de notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise fournie par notre partenaire nin-nin-game.com


Personne n'aurait pu croire que le retour de la brigade S.E.E.S s'effectuerait sur une piste de danse, pas même ses membres. Invoqués dans une Velvet Room décorée façon VIP Lounge du Makoumba de Melun, le MC et ses amis se retrouvent contraints à participer à une fête dansante organisée par Elizabeth, qui s'improvise productrice pour l'occasion. Il n'est pas nécessaire de réfléchir longtemps au pourquoi du comment : tout n'est bien évidemment qu'une excuse pour faire danser nos héros préférés, mais une excuse malheureusement bien moins élaborée que celle utilisée dans Persona 4 Dancing All Night...

Une histoire sans COMMUne mesure

Fidèle à la série originelle, Persona 4 Dancing All Night était un jeu de rythme dont la progression était régie par un mode histoire retranscrit en un Visual Novel. Ce dernier étendait le scénario du Persona 4 original et introduisait même un nouveau membre à l'équipe du héros. Ces additions nous permettaient de nous replonger dans l'univers du jeu tout en découvrant chaque protagoniste sous un nouveau jour. Malheureusement, Atlus a abandonné son mode histoire au profit d'un mode sobrement intitulé COMMU. Le mode COMMU est l'équivalent des séquences de "Social Link" des épisodes principaux, à savoir des phases de dialogue servant à tisser des liens avec ses coéquipiers et à récupérer de nouvelles compétences tout en développant le scénario du jeu.

Dans Persona 3 Dancing Moon Night, les COMMU servent uniquement à débloquer des accessoires pour nos personnages. Ne vous attendez surtout pas à en découvrir plus sur ces derniers, ou sur ce qu'ils sont devenus après les événements du jeu principal, car les discussions avec chaque membre sont d'une platitude assez étonnante pour la série. Au mieux on en apprendra plus sur le style de musique préféré de chacun, ou encore sur la raison pour laquelle il est nécessaire de s'entraîner à crier pour soutenir ses équipiers... décevant. Seuls les modèles 3D des personnages, qui remplacent les images fixes des épisodes précédents, ainsi que la qualité de leurs animations, donnent un semblant d'intérêt au mode COMMU.

The Beauty and the Beat

Persona 3 Dancing Moon Night marque la première apparition de la brigade S.E.E.S sur consoles haute-définition et nous prouve encore une fois que le moteur utilisé par Atlus donne d'excellents résultats, aussi bien sur PS4 à 60fps que sur PS Vita. Comparé à Persona 4 Dancing All Night, des articulations supplémentaires ont été ajoutées au modèle de chaque personnage, afin de rendre leurs mouvements plus fluides et plus naturels. De plus, le cel-shading fait des merveilles et permet d'accentuer les expressions de chacun des personnage lors de leurs performances musicales ou lors des dialogues, insufflant une dose d'humanité touchante à chaque héros.

Junpei, fidèle à lui-même, se laisse complètement aller lors de ses danses, enchaînant d'amples mouvements mais pas de shuffles, tout en lançant quelques clins d'oeil moqueurs au passage. Fuuka, quant à elle, est beaucoup plus timide, réservée, ce qui se retranscrit par une gestuelle moins précipitée et des pas de danse plus simples, voire enfantins, qu'elle finira d'achever à l'aide d'un sourire en coin bien placé. Bref, les chorégraphies correspondent au style et à la personnalité de chaque personnage, rendant chaque performance unique.

Il est d'ailleurs possible de personnaliser encore plus ces expériences en équipant ses personnages d'accessoires et vêtements en tout genre, voire - nouvel ajout pour la série - en modifiant la couleur et la coupe de leur cheveux. Les options sont nombreuses et raviront sûrement les fans de la série. Déjà très satisfaisants dans Persona 4 Dancing All Night, les visuels et les chorégraphies de ce Dancing Moon Night sont un vrai délice pour les yeux. Bravo Atlus !

Old is Gold

Le gameplay est très classique : des commandes apparaissent et se déplacent du centre vers l'extérieur de l'écran, et il faut appuyer sur les boutons adéquats avec le bon timing. Notes tenues, double-notes et scratch à réaliser (en frottant l'arrière de la console sur PS Vita ou en utilisant les sticks analogiques sur PS4) sont toujours de la partie. Seul le "double tap" est une mécanique inédite, mais cela consiste surtout à taper deux fois très vite sur une seule touche. Rien de révolutionnaire, mais ce n'est pas bien grave vu la qualité du gameplay proposé ici. Le jeu reste tout de même plus abordable sur Vita que sur console de salon. Sur la télévision, les notes partent du centre vers l'extrémité de l'écran, ce qui rend l'action très difficile à suivre, surtout dans les niveaux plus élevés. De plus, le scratch est beaucoup moins intuitif lorsqu'on utilise les Sticks plutôt que le pavé tactile arrière de la Vita, ce qui devient souvent une source de "Combo Breaker".

La force de Persona 4 Dancing All Night résidait dans les remix audacieux qu'Atlus avait réalisé avec de nombreux DJ japonais. Le titre ne consistait pas uniquement à taper en rythme en écoutant la soundtrack de Persona 4, mais il nous proposait plutôt une nouvelle manière d'apprécier l'univers du jeu original via des relectures électro de ses thèmes principaux. Des artistes tels que Lotus Juice, Akira Yamaoka ou encore Daisuke Asakura se sont appropriés ses morceaux et les ont remixés à leur sauce tout en réussissant à préserver leur saveur originelle. Cette tracklist clubbing était étonnamment addictive. Mention spéciale à Shinichi Osawa et son remix lunaire de My True Self avec sa basse hypnotisante et son instrumentalisation venue d'une autre planète, soutenue par la chorégraphie haut perchée de notre chère Teddy. Un pur régal visuel et auditif.

I've got 99 problems and that tracklist is one of them...

Cependant, avec Persona 3 Dancing All Night, Atlus semble avoir baissé le potard de l'audace pour nous proposer des mix plus « sages »... quand ce n'est pas directement les versions "nature" de la bande originale sans la moindre modification (même pas un petit scratch pour pimenter le tout !). Certes, les musiques originales de Persona 3 étaient déjà de bonne factures, plaisantes à écouter, mais ce ne sont pas le type de compositions sur lesquelles on aurait envie de danser All Night. Par exemple, le titre Mass Destruction est un excellent Battle Theme, mélangeant habilement Jazz et Hip-Hop afin de nous faire ressentir l'intensité des combats tout en mettant l'accent sur leur aspect stratégique. Cela étant dit, Mass Destruction est également d'une platitude sans nom à jouer dans un jeu où les termes "Party", "Dance" et "Fever" sont criés toutes les secondes par les protagonistes. Même constat pour Burn my Dread, qui apparait non pas une, ni deux, mais trois fois dans la playlist, dont deux versions ne sont même pas remixées et ne diffusent en fond qu'une simple vidéo !

Sur 25 titres disponibles dans la version de base, 9 sont des titres non remixés, soit 1 musique sur 3. Cela est d'autant plus dommageable que les 16 remix restants sont réussis. Deep Breath Deep Breath ou A Deep Mentality flirtent allègrement avec des sons plus violents, plus indus, et retranscrivent brillamment la noirceur de Persona 3 tout en y ajoutant cet esprit électro/dancing. D'un autre côté, Time ou Way of Life, remixés de manière plus Pop/Girly, sont des thèmes plus joyeux, plus pétillants, sur lesquels Aegis et Fuuka semblent prendre un plaisir non dissimulé à danser, plaisir particulièrement communicatif grâce à la qualité des visuels du titre.
Malheureusement, on a à peine le temps de s'échauffer que la fête est déjà finie...